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Photo du rédacteurKouassi Jérémie

Trucage de kilométrage automobile : victimes ou coupables ?



Le marché de l’occasion est extrêmement complexe et cela tient de plusieurs faits parmi lesquels le fameux kilométrage des véhicules. Ici en Côte d’Ivoire, ce critère est devenu pour certains une priorité absolue et c’est un constat irrécusable. Cela a eu pour effet de favoriser une pratique immodeste qui n’est autre que le trucage de kilométrage. Alors si l’on devait fixer les responsabilités, qui des clients ou des acteurs du trucage de kilométrage seraient sur le banc des accusés et de celui des victimes ?


OUI, LE KILOMÉTRAGE EST IMPORTANT, MAIS…


Le kilométrage d’un véhicule est un indice clé dans l’évaluation de son état général, alors autant dire qu’il est important. Car il est connu qu’un véhicule, comme tout matériel, s’use au fil du temps et des kilomètres parcourus. D’ailleurs, certains composants automobiles ont une garantie de fonctionnement optimal plafonnée à un kilométrage précis au-delà duquel une panne peut survenir.

Cependant, ce fameux kilométrage n’est pas l’unique critère déterminant le bon état général d’un véhicule, loin de là ! En effet, au kilométrage d’un véhicule, il faut adjoindre l’entretien qui en est fait. C’est pourquoi, deux véhicules présentant le même kilométrage ne présenteront pas de facto le même état. Il n’y a donc aucune règle universelle stipulant qu’un véhicule affichant 214.000 km au compteur est forcément dans un meilleur état qu’un autre avec 271.000 km sur le tableau de bord. Car avec un mauvais entretien, un véhicule peut être bon pour la casse avec un kilométrage même inférieur à 100.000 km.


LES CLIENTS S’ACHARNENT SUR LE KILOMÉTRAGE, LES VENDEURS S’ADAPTENT…


Alors forcément, de nombreux futurs acquéreurs d’automobiles sont exigeants à ce niveau et il y a de quoi ! Mais seulement dans la limite du raisonnable et de la logique, sinon ça devient très problématique.

En effet, un véhicule peut parcourir en moyenne 20.000 km par an. De ce fait, le kilométrage d’un véhicule âgé de 5 ans peut être compris entre 60.000 et 100.000 km. On parle toujours d’estimations moyennes. Autrement dit, certains ne parcourent que 15.000 km par an tandis que d’autres peuvent doubler, voire tripler la mise. Donc une fois de plus, il ne s’agit que d’estimations moyennes, pas de valeurs inflexibles.

Avec de telles estimations, comment un acheteur peut-il demander un véhicule datant de 2010, par exemple, avec moins de 100.000 km au compteur ? Ou comment ne pas être dubitatif face à un véhicule datant de 2003 proposant à la vente 116.000 km au compteur ? À moins que ce dernier ait été parqué pendant de nombreuses années, direz-vous sans doute !



Face aux exigences abusives de certains clients en matière de kilométrage, certains ont choisi de s’adapter, tout simplement. Truquer le kilométrage d’un véhicule devient ainsi la seule option possible pour répondre à la demande de la clientèle. Bien-entendu, il s’agit là d’une pratique réprimable qui vise avant tout à tromper en donnant l’illusion d’un état ou d’une condition viable. Toutefois, même sans la justifier, elle est la conséquence d’une réalité observée chez les acheteurs de véhicules d’occasion en particulier.


VENDEURS ET CLIENTS : QUI SONT LES COUPABLE ET LES VICTIMES ?


D’abord, nous sommes partis d’un constat, puis nous en avons survolé les origines avant d’en arriver maintenant à l’épineuse question des responsabilités entre vendeurs et clients. Eh bien, si la réponse n’est pas des plus évidentes, il nous semble que les acteurs de ce trucage de kilométrage sont aussi coupables que victimes de la situation et ce, au même titre que les clients.

Cependant, tout problème ayant une racine, les vendeurs n’auraient sans doute pas recours à cette pratique si certains clients ne les y poussaient pas involontairement. Mais il ne faut point se voiler la face pour autant en voulant justifier une tromperie par une volonté de satisfaire la clientèle.


NOTRE MOT DE FIN…

À chacun ses critères avant d’acheter une voiture d’occasion, mais une voiture ne se juge pas uniquement à son kilométrage. Comme énoncé plus haut, c’est un facteur clé, mais il en existe bien d’autres. C’est pourquoi il est vital de se faire accompagner par un professionnel pour contrôler le véhicule avant achat. Le but étant d’avoir le moins de surprises désagréables possibles.



De plus, un kilométrage d’origine vous sera toujours d’une grande aide pour suivre fidèlement le véhicule pendant tout le temps qu’il durera avec vous. Car il est peu surprenant de voir un compresseur de climatisation céder à plus de 200.000 km. Mais devoir refaire l’entretien de la climatisation à moins de 150.000 km ? On peut toujours accuser la durée de vie faillible de certains composants, mais n’oublions pas le contexte actuel !

Si vous tenez à acquérir un véhicule avec moins de 60.000 km au compteur, penchez-vous plutôt vers un véhicule âgé de 3 ans au maximum. Là aussi, tout sera question de moyens alors il vaut mieux que vos critères s’alignent sur votre portefeuille pour réduire les compromis !



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